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До історії вищої освіти у арабів/Résumé des deux articles

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RÉSUMÉ.

En parlant de l'enseignement supérieur au Liban et en Syrie, il importe de faire ressortir bien nettement les caractères différents que cet enseignement acquiert dans ces deux pays: il est entre les mains des étrangers au Liban, professé dans les établissements privés, tandis qu'en Syrie c'est l'Etat qui en possède le monopole, et l'enseignement supérieur est donné en arabe.

Au Liban, l'enseignement supérieur est concentré à Beyrouth et représenté par l'Université Française St.-Joseph et „American University of Beirut“.

Ces deux établissements, d'un caractère différent quant aux méthodes et aux principes posés à la base de chacun, se font une concurrence bien compréhensible, mais en somme loyale, et ne se nuisent pas trop, ayant chacun leur clientèle spéciale.

L'Université Française St-Joseph.

Cette institution, qui en 1925 a célébré le 80-e anniversaire de sa fondation, donne l'enseignement primaire, secondaire et supérieur. Ce dernier est représenté par les Facultés suivantes:

F. Théologo-Philosophique, destinée aux membres de différentes congrégations orientales;

F. de Médecine et de Pharmacie, avec 12 professeurs et chargés de cours et environ 200 étudiants;

F. de Droit, ouverte en 1913;

Ecole Française d'Ingénieurs, dont la fondation remonte à la même année, et qui a 11 professeurs ordinaires et extraordinaires.

A l'Université Française se rattachent quelques institutions scientifiques, telles que l'Observatoire de Ksara (dans la plaine de la Bekaa, près de Zahlé), appartenant aux PP. Jésuites et pourvu de tous les instruments nécessaires même aux observations les plus délicates.

Vient ensuite l'Imprimerie Catholique de Beyrouth, fondée en 1855, meilleure en Syrie, d'où sortirent nombre d'ouvrages de haute valeur scientifique concernant l'Orient. L'activité de cette imprimerie est importante: en 1924, par exemple, elle fit paraître 143 volumes de diverses dénominations.
American University of Beirut.

La fondation de cette Université remonte à l'année 1866, date où fut ouvert à Beyrouth „Syrian Protestant College“, grâce aux efforts notoires de Mr. Daniel Bliss. Depuis lors l'Université Américaine progressa rapidement et régulièrement; actuellement elle se compose d'une série de bâtiments situés au bord de la mer (43 édifices en tout) dans le Quartier Râs-Beyrouth.

Une très-grande importance est attachée aux sports et à l'éducation morale des étudiants : ces pratiques ont pour but le développement d'un caractère ferme et sûr de soi-même. La plupart des étudiants sont des internes.

L'Université Américaine se divise en 6 Ecoles ou Facultés; sans compter les cours préparatoires, où est donné l'enseignement secondaire et primaire.

En premier lieu vient la Faculté des Arts et des Sciences, dont le but est de donner une instruction linguistique, historique et scientifique suffisante, puis l'Ecole de Médecine, ouverte en 1867 et qui délivre les diplômes de Docteur en Médecine après 5 ans d'étude au minimum. Suivent l'Ecole de Pharmacie (1875) et celle des Infirmières, ainsi que l'Ecole Dentaire.

D'une manière générale, l'enseignement supérieur donné par l'Université Américaine de Beyrouth possède un caractère pratique et immédiatement applicable.

A l'Université Américaine est rattaché l'important service d'édition, connu sous le nom d'American Press, qui publie un grand nombre d'ouvrages arabes et anglais.

Une édition mensuelle: „L'Université“ (Al-Kulliyeh) en arabe et en anglais complète les efforts pédagogiques du corps enseignant.

Si on compare la moyenne du nombre d'étudiants de l'Université Française et de l'Université Américaine, on constate que la répartition est sensiblement égale entre les deux établissements. 220-250 étudiants proprement dits; toutefois, il semblerait qu'à partir de l'année 1927 l'Université Française commence à prendre le pas sur son concurrent américain.

L'enseignement supérieur en Syrie.

A la tête des établissements scientifiques syriens il convient de placer la jeune „Académie Arabe de Damas" dirigée par son Président Mohammed Kurd Ali, ancien et actuel Ministre de l'Instruction Publique, historien bien connu de Syrie.

Le but de cette académie consiste à favoriser le progrès des lettres et des sciences afin de faciliter l'évolution sociale du pays et d'assurer la solidarité de tous les éléments arabes. Le nombre des membres actifs et correspondants a atteint, en 1927, le chiffre de 109 personnes. Parmi les membres étrangers de l'Académie Arabe de Damas on peut trouver les noms de presque tous les orientalistes de marque de tous les pays.

Le chemin de l'Académie Arabe de Damas avait été parsemé de difficultés, dont une partie subsiste encore maintenant, cependant le fait même de son existence encourage son Président à penser que la nation arabe-syrienne a atteint un degré suffisant de civilisation pour pouvoir prétendre à l'indépendance scientifique et sociale.

Pour atteindre ce but, l'Académie étudie et publie les manuscrits arabes se rapportant à l'histoire, la littérature, et à la linguistique, sanctionne l'emploi de néologismes et corrige les fautes de style de divers auteurs nationaux.

Elle encourage également d'une manière générale le mouvement intellectuel en Syrie; la diffusion de ses idées est assurée, entre autres, par les conférences où participent activement les dames musulmanes.

Ses Membres ont publié un assez grand nombre d'ouvrages de toute sorte en arabe, parmi lesquels se distingue le travail de son Président M. Kurd Ali: „Plan de Syrie“, en dix gros volumes, dont 4 ont paru.

Musée Académique.

A l'Académie Arabe de Damas est rattaché le Musée National, ayant deux sections: le Musée lapidaire et la section des Antiquités musulmanes. Parmi les objets précieux conservés dans le Musée de l'Académie, il faut signaler une très-rare collection de verres irisés, des monnaies en verres de l'époque Fatimite, des antiquités palmyriennes etc.

Bibliothèque de l'Académie.

La Bibliothèque qui s'enrichit chaque année de nouvelles acquisitions ou dons possède actuellement plus de 16.000 volumes et plus de 3000 manuscrits anciens, Elle est gracieusement mise à la disposition de tout chercheur arabisant.

Ecoles de Médecine et de Droit.

Ces deux établissements supérieurs présentent l'héritage des temps de la domination ottomane, mais sont réorganisés selon les données modernes. Leurs programmes se rapprochent à n'importe quel programme propre à ces sortes d'institutions. L'Ecole de Médecine a environ 150 étudiants en moyenne, celle de droit — environ 250. Les professeurs sont uniquement arabes à la Faculté de droit et arabes et français à la Faculté de Médecine. La plupart des étudiants sont musulmans.

Institut Français d'Archéologie et d’Art Musulmans (Palais Azem).
Une place à part est occupée par l'établissement ci-dessus mentionné, entretenu sur le budget du Haut-Commissariat Français. L'Institut Azem était inauguré en 1922 dans l'édifice de l'ancien palais Azem (XVIII) et comprenait plusieurs salles très-artistiquement restaurées, un musée, une école des arts et métiers et une bibliothèque orientaliste.

M. Eustache dit de Lorey se trouve à la tête de cet établissement qui a beaucoup souffert pendant la révolution syrienne de 1925-1926. Il fut assiégé par les rebelles et en partie démoli au cours des journées 18-20 Octobre 1925; la principale salle, la bibliothèque, les collections numismatiques de l'Institut disparurent dans la tourmente. Ce désastre n'était que partiellement réparé. A l'heure actuelle l'activité de l'Institut est réduite; son importance scientifique est faible, mais le palais présente une curiosité locale, surtout pour les touristes visitant la ville; les visiteurs sont admis moyennant le payement de la somme de 25 piastres syriennes (5 francs). Le Musée de l'Institut contient un certain nombre de pièces en pierres sculptées de l'époque greco-romaine, ainsi qu'une collection de faïences et de poteries anciennes.

Un superbe lion hittite provenant de Cheikh-Saad (Hauran) constitue la meilleure pièce du musée.